Pourquoi automatiser l’arrosage avec Home Assistant ?
Si vous avez un jardin, vous connaissez l’éternel dilemme : arroser trop ou pas assez. Entre les départs en vacances, les journées trop chargées ou simplement l’oubli, ce petit rituel du soir peut vite devenir une corvée. Alors, pourquoi ne pas le faire faire automatiquement, intelligemment, et surtout : selon les vraies conditions météo ? C’est exactement ce que permet Home Assistant.
Basé sur une logique d’automatisation puissante, Home Assistant est aujourd’hui le centre nerveux idéal pour gérer un système d’arrosage sur-mesure. Dans cet article, je vous montre mes astuces pour automatiser efficacement l’arrosage du jardin avec Home Assistant, sans forcément investir dans un système hors de prix.
Le matériel nécessaire
Avant de plonger dans la configuration logicielle, voyons rapidement le matériel que j’utilise. Pas besoin d’un équipement haut de gamme, l’important c’est la fiabilité et la compatibilité avec Home Assistant.
- Électrovanne compatible 24V AC : C’est elle qui va ouvrir ou fermer l’arrivée d’eau.
- Relais connecté Wi-Fi (Shelly 1, Sonoff Basic avec Tasmota ou ESPHome) : Il permettra de piloter l’électrovanne depuis Home Assistant.
- Capteur d’humidité du sol (optionnel mais utile) : Permet de rendre l’arrosage plus intelligent.
- Accès à une source d’eau (évidemment) + tuyaux/raccords adaptés : Préférez un arrosage goutte-à-goutte ou asperseurs en fonction de la surface.
Personnellement, j’utilise un Shelly 1 au garage pour piloter une électrovanne 24V branchée sur une alimentation dédiée. C’est sobre, fiable, et ça s’intègre parfaitement à Home Assistant via MQTT ou intégration native.
Étape de préparation : installation matérielle
Voici rapidement les étapes côté matériel, avant d’aborder la mise en place logicielle :
- Branchez l’électrovanne à votre arrivée d’eau, en série sur le circuit d’arrosage.
- Connectez l’électrovanne à une alimentation 24V AC (pas du DC ! C’est une erreur fréquente).
- Reliez le relais Wi-Fi au circuit de commande de l’électrovanne. Avec un Shelly 1, c’est un jeu d’enfant.
- Vérifiez le bon fonctionnement manuel de l’ouverture/fermeture via l’app du module ou l’interface web.
Bingo, la partie physique est prête. On passe maintenant aux choses sérieuses : l’automatisation.
Intégration du module dans Home Assistant
Que vous utilisiez un Shelly, un Sonoff ou un Wemos D1 mini avec ESPHome, le principe est le même : intégrer le module dans Home Assistant pour le rendre pilotable.
Pour les Shelly 1, l’intégration est souvent automatique si vous avez activé l’intégration Shelly. Sinon, ajoutez-le manuellement avec MQTT (ou via l’intégration officielle avec repos GitHub).
Testez le bouton virtuel depuis le tableau de bord Home Assistant. Quand vous cliquez, le relais devrait s’enclencher, et l’eau circuler. Vous commencez à voir l’intérêt ?
Création des automatisations simples
On va commencer par du basique : un arrosage tous les jours à 6h du matin pendant 20 minutes, sauf s’il a plu ou qu’il pleut.
Voici le processus étape par étape :
1. Créez une automatisation “Arrosage quotidien” :
- Déclencheur : tous les jours à 6:00.
- Condition : utiliser une entité météo (par exemple, weather.home) pour vérifier s’il ne pleut pas.
- Action : activer le relais → attendre 20 minutes → désactiver le relais.
Exemple YAML :
alias: Arrosage quotidientrigger: - platform: time at: "06:00:00"condition: - condition: state entity_id: weather.home state_not: "rainy"action: - service: switch.turn_on target: entity_id: switch.electrovanne - delay: minutes: 20 - service: switch.turn_off target: entity_id: switch.electrovannemode: single
Vous pouvez bien sûr adapter les horaires, la durée et les conditions selon vos besoins.
2. Intégrer les prévisions météo
Home Assistant permet d’utiliser des attributs de prévision météo (next_hours_forecast, pluie prévue…). Cela permet par exemple de ne pas arroser s’il est censé pleuvoir dans les 2 prochaines heures. Très utile pour économiser l’eau (et éviter le ridicule de faire tourner les arroseurs en pleine averse).
Astuce : Certains intègrent l’API de Météo France ou OpenWeatherMap pour une précision accrue avec les attributs comme forecast.condition
ou forecast.precipitation
.
Ajouter un capteur d’humidité du sol
C’est la cerise sur le gâteau pour passer d’une automatisation “intelligente” à une automatisation presque… humaine. Un capteur d’humidité (comme ceux en Zigbee ou en DIY avec Arduino & ESPHome) permet de déclencher l’arrosage uniquement lorsque le sol est réellement sec.
Exemple de condition supplémentaire dans l’automatisation :
condition: - condition: numeric_state entity_id: sensor.humidite_sol below: 20
Avec ça, même les plantes les plus capricieuses ne devraient pas se plaindre.
Contrôle manuel et interface utilisateur
Pensez à ajouter un bouton de contrôle manuel sur votre tableau de bord (Lovelace), ainsi qu’un indicateur de statut (“Arrosage actif”, “Arrosage suspendu (pluie)”, etc.).
- Carte Entité simple pour activer/désactiver l’arrosage manuellement
- Carte de type “conditions météo” pour montrer visuellement le prochain arrosage
- Capteur de pression ou débit d’eau (optionnel) pour détecter un éventuel bouchon ou fuite
Ça donne un tableau de bord très clean, même depuis un smartphone.
Automatisations plus avancées
Envie d’aller plus loin ? Voici quelques idées testées chez moi ou lues sur les forums :
- Arrosage fractionné : 3 sessions de 7 minutes espacées de 10 minutes pour mieux absorber l’eau
- Suspension automatique si quelqu’un est dans le jardin (caméra ou détecteur de présence)
- Adaptation des horaires en fonction de la saison (plus tôt en été, plus tard en automne)
C’est là toute la beauté de Home Assistant : on peut ajuster à l’infini, selon ses besoins, la météo locale ou même l’humeur du chien (si on pousse le délire avec une puce RFID, mais je digresse).
Retour d’expérience après deux étés
Mon installation tourne en autonomie depuis deux saisons. Aucun oubli d’arrosage, moins de gaspillage d’eau, et surtout plus de plantes à moitié cramées après un week-end chez belle-maman. L’ajout d’un capteur d’humidité a clairement été un game changer en évitant les arrosages inutiles sur sol encore humide.
Niveau fiabilité, zéro souci : le Shelly fonctionne sans broncher, et l’électrovanne est restée étanche. J’ai juste dû placer un boîtier étanche IP65 pour la partie raccordée dans le jardin. C’est une petite précaution qui fait la différence dans le temps.
Petite astuce bonus : j’ai ajouté une notification Telegram qui me prévient si l’arrosage a démarré manuellement ou automatiquement. Ça rassure, surtout quand on est en vacances.
Conclusion pratique : efficacité, économie et tranquillité
Automatiser l’arrosage avec Home Assistant, c’est plus qu’un confort. C’est une optimisation de ressources, une sérénité d’esprit et une économie potentielle d’eau non négligeable. Et le meilleur dans tout ça ? C’est que le système peut évoluer, en fonction de vos envies et de votre budget.
Alors, vous attendez quoi pour planter vos premiers capteurs ?