Pourquoi installer un NAS chez soi quand on est un domogeek ?
Quand on passe ses week-ends à bricoler des Raspberry Pi, flasher du firmware ou centraliser ses équipements domotiques, la question du stockage devient vite cruciale. Un NAS maison, c’est un peu le chef d’orchestre discret de votre réseau perso. Il gère vos sauvegardes, héberge vos projets, diffuse vos contenus multimédias et peut même faire tourner quelques conteneurs Docker bien sentis. Bref, c’est un must-have pour tout bidouilleur qui se respecte.
Alors, pourquoi ne pas acheter un Synology ou un QNAP tout fait ? Tout simplement parce qu’un NAS DIY, ça coûte moins cher à capacités égales, c’est 100 % personnalisable et surtout… c’est bien plus satisfaisant quand on le fait soi-même.
Choisir le bon matériel pour votre NAS DIY
Voici une configuration type que j’utilise chez moi depuis 2 ans sans broncher :
- Un mini-PC ou une tour compact : Processeur Intel ou AMD, 4 à 8 Go de RAM. Un Intel NUC fait des merveilles, mais un vieux PC de récup peut aussi faire l’affaire.
- Deux disques durs minimum : en RAID 1 pour débuter (sécurité avant tout). Privilégiez les disques NAS type WD Red ou Seagate IronWolf (évitons les disques bureautiques fragiles).
- Un SSD de 120 Go : pour le système, rapide et réactif.
- Une bonne alimentation : stable, silencieuse et adaptée à la consommation estimée.
- Une connexion Ethernet câblée : indispensable pour de bonnes performances en transfert.
Point important : le NAS n’a pas besoin d’être un monstre de puissance. C’est la stabilité, la fiabilité et la consommation qui priment ici. Certains recyclent même des mini PC fanless type Beelink ou Zotac ZBox.
Choisir le bon système : OpenMediaVault, TrueNAS ou autre ?
On entre dans le cœur du réacteur. Plusieurs OS spécialisés sont disponibles gratuitement. Voici mes préférés testés sur le terrain :
- OpenMediaVault (OMV) : Léger, basé sur Debian, interface web claire, très communautaire. Je recommande chaudement pour une première config.
- TrueNAS Core : Solide, orienté entreprise, fonctionnalités avancées comme le système de fichiers ZFS. Demande plus de ressources.
- Unraid : Mi-commercial, mi-open, très modulaire. Idéal pour mélanger NAS et services type Docker/VM. Payant après période d’essai.
- XPEnology : Clone « non officiel » de DSM (Synology). Un peu borderline niveau légalité…
À titre perso, je tourne depuis 3 ans avec OMV sur serveur maison, et franchement, il fait le job sans faille. Interface soft, gestion des volumes claire, plugins utiles (Docker, Plex, Nextcloud…), que demander de plus ?
Installation propre d’OpenMediaVault
Voici les étapes que je suis à chaque fois, histoire de partir sur une base saine :
- Préparer une clé USB bootable avec Balena Etcher et l’ISO OMV.
- Brancher uniquement le SSD système au boot, les disques de stockage viendront après.
- Lancer l’installation en mode expert pour maîtriser chaque étape (langue, partitionnement, root password…)
- Redémarrer, accéder à l’interface web (souvent sur http://ip_du_nas)
- Configurer les utilisateurs, groupes, les partages Samba/NFS et ajouter les disques dans la gestion RAID ou LVM.
Une petite astuce Domogeek : désactivez l’administration par HTTP et activez le HTTPS/localhost uniquement une fois l’interface bien en place. On ne sait jamais qui traîne sur le réseau domestique !
Quelques services pratiques à ajouter dès le début
Une fois la base posée, on peut envisager l’intégration de divers services qui transforment ce simple NAS en centrale numérique :
- Plex ou Jellyfin : media server pour films, séries et musique. Compatible DLNA, Chromecast, Kodi…
- Nextcloud : alternative maison à Google Drive. Super pratique pour synchroniser ses documents entre PC et smartphone.
- Docker + Portainer : pour lancer en un clic des conteneurs d’applis : Pi-hole, Home Assistant, Bitwarden, etc.
- Rsync + Snapshots : automatiser les sauvegardes vers disque externe ou un autre NAS du réseau.
Par exemple, mon NAS tourne avec Docker + Plex + Home Assistant + une VM test Proxmox. Le tout géré graphiquement via Portainer. Une vraie usine… silencieuse et économe.
À quoi cela peut vraiment servir dans vos projets geekeries ?
Des idées d’usage réels que j’utilise au quotidien :
- Hébergement Git perso : pour versionner tous mes fichiers Domoticz, md, YAML et code Arduino.
- Serveur de logs domotiques : réception de tous les logs MQTT/ESPHome dans une base centralisée (InfluxDB + Grafana en bonus).
- Enregistreur de vidéos : toutes mes caméras IP balancent en FTP ou RTSP sur un dossier du NAS en continu.
- Partage type Dropbox sécurisé : accessible de l’extérieur via un reverse proxy avec certificat Let’s Encrypt. Pratique avec les mobiles.
Franchement, ce type de machine devient vite le cerveau de toute l’intelligence maison. Et chercher à le rendre de plus en plus utile devient… un projet geek en soi.
Et côté sécurité, on en parle ?
Un NAS exposé mal configuré, c’est un peu comme laisser une boîte aux lettres sans serrure. Voici les bonnes pratiques que j’applique :
- Mise à jour régulière de l’OS et des plugins.
- Pas d’accès admin par défaut, privilégiez un utilisateur restreint et activez sudo au besoin.
- VPN obligatoire si vous ouvrez le NAS sur Internet (Wireguard configuré sur routeur perso ici).
- Copie hebdo incrémentale vers un disque externe ou cloud (rclone permet de le faire vers Wasabi, Backblaze ou autre).
- Journaux d’activités surveillés par Fail2ban et alerte email dès connexion suspecte.
Un NAS bien sécurisé vit longtemps, et surtout, vous évite bien des sueurs froides !
Quelques galères de terrain et comment les éviter
Je vous partage ici deux expériences vécues, histoire de gagner du temps :
- Disque qui claque au bout de 6 mois : mon erreur ? old HDD de récup sans surveillance S.M.A.R.T. Depuis, je surveille via SMARTmontools + alerte automatique à 80 % d’usure.
- Perte de réseau après update de l’OS : nouvelle interface nommée en eno0 vs eth0. Solution : vérifier
/etc/network/interfaces
après chaque update ou forcer le nommage dès le début.
Cela fait partie du charme du fait-main : on apprend en corrigeant ses erreurs. Mais surtout, on documente tout pour le prochain rebuild (oui, ça arrivera…).
Mot de la fin de domogeek averti
Installer son propre NAS, c’est bien plus qu’un délire de geek barbu. C’est une brique ultra pratique pour toute maison connectée, une solution de stockage hyper flexible, et un terrain de jeu passionnant pour qui aime comprendre comment les choses fonctionnent.
Que ce soit pour synchroniser tes fichiers entre tes Raspberry, streamer ta collection rétro depuis ton canapé ou héberger ton Wiki maison : le NAS DIY, c’est la base.
La cerise geek sur le gâteau ? C’est le moment où tu expliques à tes potes comment tu as dompté 6 To avec Docker, un vieux mini-PC et trois lignes de Bash.