La box domotique Somfy Tahoma : que vaut-elle vraiment ?
Quand on commence à domotiser sa maison, le choix de la box est une étape charnière. Avec l’abondance d’offres disponibles, difficile de s’y retrouver. La Somfy Tahoma figure parmi les incontournables du marché, surtout si l’on possède déjà des équipements de la marque. Mais est-elle vraiment à la hauteur ? Après plusieurs mois d’utilisation à la maison, voici un retour d’expérience honnête et sans fioritures.
Une installation simple, mais quelques points d’attention
On ne va pas se mentir : l’installation est à la portée de la plupart des bricoleurs. On branche la box à une prise secteur, on la connecte en Ethernet (ou via le Wifi selon les modèles), et on passe par l’application mobile Tahoma ou le site web pour l’associer à un compte. Ça ne prend guère plus de 10 minutes si tout se passe bien.
Cependant, il faut prendre le temps de bien mettre à jour la box dès le départ. Les mises à jour sont fréquentes chez Somfy. Meilleure sécurité, plus de compatibilité, correction de bugs : c’est du tout bon, mais elles peuvent être longues au premier lancement, parfois plus de 20 minutes. À anticiper donc si vous êtes pressé de tout connecter.
Compatibilité : un point fort… mais pas encore l’universalité
Somfy a construit une box clairement orientée vers l’univers de ses propres équipements (motorisations de volets, portails, stores, alarmes, etc.). Si vous êtes déjà équipé en Somfy, vous partez avec une belle longueur d’avance.
Cela dit, la Tahoma joue aussi la carte de l’interopérabilité :
- Protocole RTS : bien sûr compatible, c’est la base historique Somfy.
- IO-Homecontrol : plus sécurisé, plus récent, et supporté sans souci.
- Zigbee 3.0 : un ajout attendu, enfin disponible avec la nouvelle Tahoma Switch.
- Amazon Alexa, Google Assistant : les assistants vocaux sont de la partie (mais pas HomeKit, sauf via des détours).
Attention : la compatibilité Z-Wave a longtemps été une faiblesse. Aujourd’hui encore, elle n’est pas native sans un module complémentaire, ce qui peut rebuter si votre installation actuelle repose sur ce protocole. Mieux vaut vérifier soigneusement vos appareils avant de tout embarquer.
L’écosystème Somfy reste au cœur de la stratégie
La box s’intègre en priorité dans l’écosystème Somfy, ce qui rend l’expérience utilisateur fluide si vous partez de zéro avec cette marque. Par exemple, les scénarios automatiques avec les moteurs de volets roulants IO fonctionnent au poil, avec retour d’état réel disponible (ce que le RTS ne permet pas).
Petit plus : la compatibilité avec les produits de partenaires comme Velux, Philips Hue, Sonos, ou même Schneider Electric offre des ouvertures intéressantes. À condition de rester dans les marques testées et approuvées par Somfy.
L’application Tahoma : claire, mais peut faire mieux
L’application mobile dédiée est assez intuitive. On y gère les équipements, les pièces, les scénarios, et les agendas. Elle fonctionne bien, mais certaines actions nécessitent trop de clics selon moi. Par exemple, pour modifier un scénario, il faut repasser par plusieurs écrans même pour des ajustements mineurs. Un peu fastidieux à la longue.
Un point positif : la fonction Smart permet d’aller plus loin avec une logique conditionnelle simple (SI tel capteur – ALORS telle action). C’est pratique pour ceux qui veulent éviter de coder et qui aiment garder le contrôle.
Mais pour les power users, oubliez toute possibilité de coder des scripts ou d’aller bidouiller. Ce n’est pas l’objectif ici, Somfy vise clairement un public débutant à intermédiaire.
Automatisations : simple mais efficace
La création d’automatisations (ou scénarios) reste l’un des points forts de la Tahoma. On peut :
- Créer des scénarios manuels (qu’on déclenche via l’app ou un bouton physique).
- Programmer des agendas : parfait pour ouvrir les volets à 7h les jours de semaine.
- Utiliser des capteurs (ouvertures, ensoleillement, température) pour déclencher des actions automatiques.
- Associer des routines vocales via Alexa ou Google.
Exemple concret chez moi : grâce au capteur de luminosité intégré dans un détecteur extérieur, mes volets se ferment automatiquement dès que le soleil tape trop l’après-midi. Plus besoin d’y penser, la maison se régule tout seule.
Tahoma Switch : la nouvelle version vaut-elle le détour ?
Si vous hésitez entre l’ancienne Tahoma V2 et la plus récente Tahoma Switch, allez sans hésiter vers la Switch. Elle apporte :
- Une interface plus moderne (USB-C, Wifi intégré, design plus discret sur un meuble).
- Des boutons physiques personnalisables sur le boîtier (pratique pour lancer des scénarios sans smartphone).
- Une compatibilité native avec Zigbee 3.0, là où la V2 restait fermée.
Clairement, Somfy veut moderniser son offre et propose enfin une box qui rattrape son retard sur ce point. Pour ceux qui démarrent aujourd’hui, la Switch est donc le choix quasi évident.
Tahoma face à ses concurrentes : comment s’en sort-elle ?
Dans la jungle des box domotiques, difficile de ne pas comparer. Voici quelques repères, basés sur une utilisation réelle :
- Confort de configuration : plus simple qu’un Jeedom ou Home Assistant, mais moins personnalisable. La courbe d’apprentissage est plus douce.
- Protocole natif : moins ouvert qu’un eedomus qui supporte le Z-Wave sans ajout. Attention aux extensions payantes.
- Fiabilité : très stable. En 6 mois de test, aucun plantage ou reboot nécessaire. L’ensemble tourne en silence et sans effort.
- Cloud obligatoire : même si les scénarios se déclenchent localement, l’app dépend du cloud. En cas de coupure internet, certaines fonctions s’arrêtent.
Tout dépend donc de vos besoins : si vous cherchez une box robuste, simple, et bien conçue pour piloter votre maison Somfy, c’est un excellent choix. Si vous êtes plutôt du genre à flasher des firmwares et tout maîtriser à la ligne de code près… passez votre chemin.
Mon avis après plusieurs mois d’utilisation
Après avoir passé quelques mois avec la Tahoma Switch en version quotidienne, je dois dire qu’elle remplit bien son rôle. Voici les points que j’ai appréciés (et ceux un peu moins).
Ce que j’aime :
- La stabilité et la fiabilité en continu.
- Le support des standards (IO, RTS, Zigbee) avec une vraie simplicité de contrôle.
- Les deux touches physiques personnalisables sur la Switch : j’ai assigné l’un à la fermeture totale de la maison, et l’autre à un mode « soirée », lumière tamisée + musique Sonos.
- Des mises à jour régulières et un support assez réactif.
Ce que j’aimerais voir évoluer :
- Une gestion plus fine des scénarios complexes type « si capteur ET horaire OU présence », aujourd’hui un peu limitée.
- Un vrai mode local sans cloud, pour les moments où la connexion saute et qu’on ne veut pas sortir la trousse à outils manuelle.
- Davantage d’ouverture vers HomeKit ou une API officielle pour bricoleurs avertis.
Pour une maison connectée sans prise de tête, qui reste accessible à toute la famille, la Somfy Tahoma joue parfaitement son rôle. Elle ne satisfera pas les plus geek d’entre nous qui veulent intégrer du MQTT, des scripts Node-RED ou des dashboards personnalisés, mais pour 80 % des usages domestiques, elle fait le boulot sans broncher.
Et rien n’interdit, plus tard, de la coupler à un système domotique plus avancé si le besoin s’en fait sentir. Un bon premier pas donc, surtout pour ceux qui veulent commencer simplement… mais sérieusement !