Automatiser l’ouverture de votre portail avec un ESP8266

Automatiser l’ouverture de votre portail avec un ESP8266

Pourquoi automatiser son portail avec un ESP8266 ?

Vous en avez marre de descendre de voiture sous la pluie pour ouvrir le portail ? Ou vous souhaitez simplement impressionner vos voisins avec un portail qui s’ouvre depuis votre smartphone ? Automatiser son portail, ça change la vie. Et avec un ESP8266, ça ne coûte presque rien.

À mi-chemin entre le bricolage malin et le projet domotique smart, cette automatisation est idéale pour ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis… tout en connectant leur quotidien.

L’ESP8266, c’est ce petit module Wi-Fi à quelques euros, parfait pour ce genre d’appli. S’il a permis à des centaines de makers d’automatiser leurs arrosages ou boîtes aux lettres connectées, il est aussi parfaitement taillé pour s’occuper de votre portail.

Quel type de portail peut être automatisé ?

D’abord, soyons clairs : ici je parle des portails motorisés. Si votre portail est 100 % manuel, il faudra d’abord installer une motorisation pour aller plus loin (ce n’est pas l’objet de cet article, mais si ça vous intéresse, faites-le moi savoir en commentaire !).

Par contre, si vous avez déjà une motorisation (Somfy, Nice, Came, BFT, etc.), qu’elle soit commandée par télécommande, interrupteur ou boîtier, vous êtes au bon endroit.

L’objectif ici est d’ajouter un ESP8266 entre votre motorisation existante et votre réseau Wi-Fi, pour la piloter ensuite depuis votre téléphone, un assistant vocal, ou même automatiser l’ouverture à certaines heures ou selon votre géolocalisation.

Matériel nécessaire

Voici ce dont vous aurez besoin pour dompter votre portail :

  • Un ESP8266 (NodeMCU ou Wemos D1 Mini, par exemple)
  • Un relais compatible 3.3V (au moins un canal, deux si vous voulez gérer ouverture ET fermeture séparément)
  • Alimentation 5V (chargeur de téléphone ou alimentation sur rail DIN)
  • Des fils Dupont ou câble électrique
  • Boîtier de protection (imprimé 3D ou boîte étanche bricolée maison)
  • Un peu de patience et un fer à souder

Optionnel mais recommandé :

  • Une sonde de température pour surveiller l’échauffement du boîtier en été
  • Un bouton poussoir externe pour garder une commande manuelle

Principe de fonctionnement

La plupart des motorisations de portails ont un connecteur “contact sec” (ou entrée bouton poussoir). C’est ce que votre télécommande ou votre bouton mural active : un simple contact fermé pendant 1 seconde suffit à lancer une action d’ouverture ou de fermeture.

L’idée est donc simple : faire en sorte que notre ESP8266 “appuie” sur ce bouton — électroniquement parlant — via son relais.

Ensuite, en connectant ce relais à une plateforme domotique comme Home Assistant, ESPHome, Tasmota ou en créant une interface web homemade, vous contrôlez le tout à distance.

Et avec une intégration dans Google Home, Alex(a) ou Siri, c’est la cerise sur le portail !

Étapes de réalisation

Voilà comment j’ai procédé sur mon propre portail, motorisé avec une vieille platine Nice :

1. Récupération du schéma de connexion

Commencez par ouvrir la boîte contenant la logique de la motorisation. Vous y trouverez généralement des borniers avec des mentions comme “START”, “OPEN”, “COM”, “PBO”, etc.

Repérez l’entrée que déclenche votre bouton mural ou votre télécommande. C’est souvent une paire de borniers appelée START/COM. Lorsque ces deux sont reliés brièvement, la motorisation s’active.

2. Câblage du relais

Branchez les pattes du relais (NO = Normally Open, COM) sur ces deux borniers. Quand le relais est activé, il fermera le contact, comme si on appuyait sur un bouton.

Pensez à insérer un petit fusible (500 mA) en série, histoire d’éviter les blagues en cas de court-circuit.

3. Programmation de l’ESP8266

J’ai personnellement utilisé ESPHome pour ce projet : 100 % compatible Home Assistant, ultra personnalisable et facilement flashable.

Voici un exemple de code minimal :

switch:  - platform: gpio    name: "Ouverture Portail"    pin: D1    id: relais_portail    on_turn_on:      - delay: 1s      - switch.turn_off: relais_portail

Ce code activera le relais pendant une seconde à chaque fois qu’on enverra une commande ON. C’est suffisant pour actionner le moteur.

Bien sûr, vous pouvez le rendre intelligent : déclenchement par présence via votre téléphone, automatisation horaire, notification en cas d’activation, etc.

4. Connexion à Home Assistant (optionnelle)

Si vous utilisez Home Assistant, votre ESP8266 se connectera automatiquement via l’API d’ESPHome. Vous n’aurez plus qu’à intégrer le bouton virtuel dans votre interface Lovelace.

Ajoutez une automatisation du style “quand je rentre dans la zone maison, ouvre le portail”, et c’est terminé. Smart, non ?

Sécurité : on ne plaisante pas

Un portail automatisé, c’est pratique… mais c’est aussi une porte d’entrée physique vers chez vous. Alors un minimum de sécurité s’impose.

  • Sécurisez votre réseau Wi-Fi : évitez les mots de passe bidon. WPA2 minimum obligatoire.
  • Authentification Home Assistant : utilisez des comptes avec mot de passe et évitez les ports ouverts vers l’extérieur sans proxy sécurisé.
  • Logs et notifications : conservez un historique de l’usage du portail et soyez notifié à chaque ouverture non programmée.
  • Déconnecter le relais hors ligne : coupez la possibilité d’activer le relais si votre ESP n’est pas sur le bon réseau Wi-Fi.

Petit conseil de barbu : maintenez aussi une méthode de secours (télécommande, clé) au cas où votre système domotique plante… ça arrive (surtout quand il pleut).

Retour d’expérience personnelle

Chez moi, ce système tourne depuis 8 mois sans faille. Automatisation à l’approche de la maison (via l’appli mobile Home Assistant avec geofencing), commande vocale via Google Home, et télécommande toujours dispo dans la voiture en backup.

La seule galère initiale : bien repérer quel contact sur la platine pilote l’ouverture. Les marques aiment utiliser des noms différents (et parfois obscurs) pour leurs borniers. Donc si vous hésitez, testez à la main avec un bout de câble pour simuler un appui, ça peut éviter bien des jurons.

Ça coûte combien, tout ça ?

  • ESP8266 : entre 3€ et 6€
  • Relais : 1€ à 3€
  • Boîtier : 0€ à 5€ (récup maison ou impression 3D)
  • Alim 5V : récupéré sur un vieux chargeur USB

Donc à moins de 15€, vous avez un portail pilotable à la voix, au smartphone ou automatiquement selon vos habitudes. Sans abonnement cloud, sans publicité, et surtout… sans sortir de votre voiture !

Vos idées, vos retours ?

Comme toujours sur Domogeek, n’hésitez pas à partager vos variantes et vos twists personnels. Certains utiliseront MQTT, d’autres Alexa avec Node-RED, certains intégreront des capteurs d’ouverture pour faire du feedback visuel à la Star Wars… C’est ça qui est fun avec la domotique DIY : on commence simple, et on dérive vers des projets de plus en plus geeks.

Alors, votre portail est-il enfin digne du 21e siècle ? Ou vous avez encore besoin d’un coup de main ? Faites péter les commentaires !