Pourquoi le NFC est un allié inattendu de la domotique
Le NFC — pour Near Field Communication — c’est cette technologie que vous utilisez sans trop y penser quand vous payez avec votre carte bancaire sans contact ou que vous approchez votre téléphone d’un badge pour valider un ticket. Mais ce qui est encore plus intéressant pour nous, bricoleurs et geeks de la maison connectée, c’est sa capacité à déclencher des actions domotiques d’un simple geste. Oui, un petit autocollant NFC peut devenir le bouton magique de votre quotidien.
Et devinez quoi ? Ça ne coûte presque rien, ça ne demande pas de compétences en sorcellerie informatique, et c’est redoutablement efficace. Dans cet article, je vous montre comment j’ai intégré les tags NFC dans ma propre domotique maison, les outils nécessaires, les limites à connaître, et surtout : pourquoi vous allez vouloir en coller un peu partout chez vous.
Le NFC, comment ça marche concrètement ?
Le NFC repose sur l’échange d’informations à très courte portée (on parle de quelques centimètres). Il permet à deux appareils compatibles — typiquement un smartphone et une puce NFC passive — de communiquer. Le tag NFC en lui-même est un minuscule circuit imprimé, sans batterie, qui attend simplement qu’un appareil vienne l’exciter avec un champ électromagnétique pour transmettre son identifiant ou un petit script.
Et pour nous, domogeeks ? Cela veut dire que dès qu’un smartphone passe sur un tag NFC programmé, il peut :
- Exécuter une action via une application (comme Home Assistant, Smart Life, Philips Hue, etc.)
- Ouvrir une URL locale (vers l’interface de votre Jeedom par exemple)
- Envoyer une commande ou une scène prédéfinie
- Lancer une automatisation avec raccourcis sur iOS ou Tasker sur Android
Pas mal pour un autocollant à 0,20 € pièce, non ?
Matériel nécessaire pour s’y mettre
Voici ce qu’il faut pour démarrer :
- Des tags NFC : disponibles en autocollants, cartes ou porte-clés. Préférez ceux en NTAG215 ou NTAG216 pour leur compatibilité étendue.
- Un smartphone compatible NFC, bien entendu.
- Une application pour programmer les tags : “NFC Tools” sur Android et “NFC Tag Reader” ou l’app Raccourcis sur iOS.
- Un système domotique qui peut réagir à une action déclenchée depuis le téléphone (Home Assistant, Jeedom, Domoticz, etc.).
Optionnel, mais pratique : un support mural ou un petit boîtier pour dissimuler votre tag proprement.
Ma configuration testée et approuvée
Chez moi, j’utilise Home Assistant, hébergé sur un Raspberry Pi 4. Mon téléphone Android est configuré avec l’application NFC Tools Pro et Home Assistant Companion.
Exemples concrets déjà en place :
- Un tag NFC dans mon entrée qui allume toutes les lumières du salon et active le mode “présence”.
- Un badge NFC sur ma table de nuit qui coupe le WiFi des enfants, ferme les volets et baisse la température.
- Un autocollant NFC sur ma boîte aux lettres : quand le facteur scanne avec mon tel, ça envoie une notification avec “Courrier arrivé”.
- Un tag dans le garage qui déclenche l’ouverture de la porte motorisée + éclairage du garage.
Chaque déclenchement ne prend pas plus d’une seconde. Autant dire que le gain de temps cumulé sur une journée est loin d’être négligeable.
Comment programmer un tag NFC en quelques étapes
Voici comment j’ai programmé un tag pour allumer les lumières de mon bureau via Home Assistant :
- Ouvrir Home Assistant > Développeur > Services > repérer le nom exact du service (par exemple
light.turn_on
) et de l’entité (light.bureau
). - Dans l’app NFC Tools, choisir « Ajouter une action » > “URL/URI” et saisir :
homeassistant://call_service/light.turn_on?entity_id=light.bureau
. - Taper sur “Écrire” et passer le tag NFC sous le téléphone. C’est fait !
Alternativement, sur Android, vous pouvez aussi lancer une automatisation Tasker, ou enregistrer un script local. Sur iPhone, il suffit de créer une automatisation avec l’app Raccourcis, qui va détecter le tag et lancer une action domotique via HomeKit ou une URL Home Assistant.
Cas d’usage inspirants à tester chez soi
Vous manquez d’idées ? Voici des scénarios où les tags NFC transforment l’expérience utilisateur :
- Mode Nuit : Un tag sur la table de chevet : éteint toutes les lumières, baisse le chauffage, coupe les équipements en veille.
- Mode Cinéma : Un badge sur la table basse : tamise les lumières, allume l’enceinte Bluetooth et ferme les volets.
- Contrôle parental : Un tag caché dans le salon qui désactive les prises connectées de la console de jeux ou du routeur des enfants.
- Accueil invité : Tag à l’entrée qui configure l’ambiance lumineuse, active Spotify dans le salon et ouvre la serrure connectée.
- Check-In maison secondaire : Accueil automatique d’un locataire saisonnier : un tag NFC lui ouvre la porte, lance le chauffage et informe votre box domotique que la maison est occupée.
L’imagination est votre seule limite.
Les avantages (et quelques limites à connaître)
On ne va pas se mentir, intégrer du NFC dans ses routines domotiques, ça coche beaucoup de cases :
- Ultra simple à déclencher : Aucun mot de passe à saisir, aucune app à ouvrir manuellement.
- Économique : Les tags coûtent entre 0,20 € et 1 € pièce.
- Personnalisable à l’infini : Nom, clé, URL, automatisation… le NFC ne sert pas qu’à lancer une scène lumineuse.
Mais attention, quelques petits bémols quand même :
- Sur iPhone, les automatisations NFC ne se lancent pas automatiquement sans confirmation manuelle, sauf si vous êtes sous iOS 13/14 avec des restrictions levées.
- Les tags sont passifs : si quelqu’un colle un autre sticker NFC par-dessus, il pourrait potentiellement injecter une URL non désirée (d’où l’intérêt de coller vos tags dans des emplacements sûrs).
- Il faut avoir un smartphone à proximité. On ne parle donc pas d’une domotisation 100% autonome, mais bien de micro-actions assistées.
Un mot sur la sécurité
C’est une question qui revient souvent : “Et si quelqu’un scanne mon tag NFC ?” Eh bien… il ne se passera pas grand-chose s’il n’a pas votre application, vos accès domotiques, ou votre session ouverte. Mais on peut tout de même sécuriser :
- Limiter les permissions : par exemple, n’activez des actions critiques (comme le déverrouillage de porte) que si le smartphone est déverrouillé et identifié.
- Utiliser des URL locales sécurisées (HTTPS, VPN, etc.).
- Ne stockez pas de données sensibles dans vos tags. Un tag est lisible par tous : évitez les mots de passe ou jetons API en clair.
Comme toujours en domotique : simplicité ne veut pas dire négligence.
Verdict après plusieurs mois d’usage
J’étais sceptique au départ. Un autocollant pour piloter une maison ? Franchement, je laissais ça aux fans de gadgets. Mais la réalité, c’est que le NFC s’est parfaitement inscrit dans ma routine. C’est discret, réactif, simple à configurer et surtout très WAF-compatible (madame ne râle plus pour les interrupteurs en “mode scène” qu’elle ne comprend pas).
Envie de tenter ? Commencez avec une série de 10 tags NFC à quelques euros, identifiez une ou deux routines utiles, et ajoutez progressivement. Faites simple, améliorez ensuite. Et surtout, amusez-vous : c’est ce qui fait le charme de la domotique pour passionnés comme nous.
Alors, à quand le tag NFC pour activer votre machine à café dès que vous entrez dans la cuisine ?